J'ai lu... De l'eau pour les éléphants.

Titre : De l'eau pour les éléphants

Auteur: Sara Gruen

Edition : Le livre de poche


4ème de couverture :


Ce roman pas comme les autres a une histoire exceptionnelle : en quelques mois, il a fait d'un auteur inconnu un véritable phénomène d'édition, le coup de coeur de l'Amérique. Durant la grande dépression, dans les années 1930, les trains des petits cirques-ambulants sillonnent les Etats-Unis. Jacob Jankowski, orphelin sans le sou, saute à bord de celui des frères Benzini et de leur "plus grand spectacle du monde". Embauché comme soigneur, il va découvrir l'envers sordide du décor. Tous, hommes et bêtes, sont pareillement exploités, maltraités. Sara Gruen fait revivre avec un incroyable talent cet univers de paillettes et de misère qui unit Jacob, Marlène, la belle écuyère, et Rosie, l'éléphante que nul jusqu'alors n'a pu dresser, dans un improbable trio. Plus qu'un simple roman sur le cirque, De l'eau pour les éléphants est l'histoire bouleversante de deux êtres perdus dans un monde dur et violent où l'amour est un luxe.

Mon avis :

Jacob Jankowski est un vieil homme. A 90 ans ( ou 93 il faudrait qu'il demande en quel année on est...), pensionnaire d'une maison de retraite, visité chaque semaine par ses proches, veuf, ses journées passent sans qu'il sache vraiment l'heure qu'il est, le prénom de cette infirmière qu'il apprécie tant ou encore combien de temps s'est écoulé durant le dernier rêve qui l'a ramené vers ses souvenirs.
Lorsqu'un cirque s'installe sur le parking de la résidence, Jacob se replonge dans ses jeunes années. Il se souvient le cirque Benzini, Marlène, Rosie...
Après avoir perdu ses parents dans un accident de la route, seul et sans argent, Jacob parvient à se faire engager comme soigneur dans le cirque des frères Benzini. Jeune, puceau, naïf, ce personnage est attachant. Le découvrir également comme le vieil homme nostalgique, riche des éxpériences du passé est un plaisir. Le personnage en est d'autant plus étoffé et séduite par le jeune Jacob, j'ai également épprouvé tout au long de ma lecture, une réelle tendresse pour le vieux Moonsieur Jankowski. J'aurai cependant aimé un Jacob plus intrépide et moins innocent. Quant à Monsieur Jankowski, j'ai trouvé dommage que ce personnage verse dans le stéréotype du vieillard acariatre et colérique qui joue de sa position pour faire tourner en bourrique le personnel soignant.
J'ai aimé découvrir Marlène aussi, que je me figure comme la rose du petit prince, si délicate et fragile qu'il faut la préserver sous une cloche de verre. Ce n'est pourtant qu'une illusion, la belle est forte et tempétueuse et c'est un décalage qui me plaît beaucoup.
J'ai également eu un petit coup de coeur pour Kinko, si attaché à sa chienne qu'il est persuadé de ne pas pouvoir vivre sans elle. Cet homme aux abord profondément antipathique se révèle être d'une grande générosité, l'un des personnage les plus humain de ce roman.
De toute évidence Sara Gruen aime les contrastes, ça tombe bien, moi aussi!

Bien plus que les contrastes, l'auteur a, de toute évidence, apprit à aimer les cirques de années 1930 et nous contamine à travers ce roman. En ce qui me concerne je ne verrai plus jamais Monsieur Loyal et le clown Auguste avec les mêmes yeux.
Riche d'anecdotes ré-appropriées, de découvertes et même de photos cette histoire m'a bouleversée.
C'est grâce aux photos d'Edward J. Kelly  que Sara Gruen à eu l'idée de ce roman magnifique, remercions-le !

Bien plus que l'histoire d'un cirque dans tout ce qu'elle peut avoir d'inhumain et de violent De l'eau pour les éléphants est une histoire d'amour d'un grand romantisme entre deux jeunes gens paumés dans un univers qui leur est hostile.
Et puis c'est aussi, un peu, l'histoire du temps qui passe et prend la raison en échange de quelques souvenirs. C'est l'histoire d'un vieil homme qui ne sait plus où il en est mais sait peut-être mieux où il va...

Nous passons au fil des chapitres, de l'histoire de Monsieur Jankowski, vieillard perdu dans le temps,  tentant tant bien que mal d'affirmer sa condition d'homme et de préserver sa dignité dans un univers où l'on traite les personnes agées comme des enfants,à celle de Jacob, jeune soigneur d'un cirque sordide où hommes et bêtes sont traités avec la même inhumanité. Ce passage d'un univers à l'autre nous rend curieux et la fluidité de l'écriture rend l'expérience des plus agréables.

En bref :

Génial

Ce livre à été lu dans le cadre du Marque ta page, voyageur