Le mal abstrait
Peut importe les rêves, peut importe la vie, ils sont parfois même à l'origine de ce mal-être que personne ne comprend, que personne n'admet. Un simple vague à l'âme, une mauvaise période? Osons le dire ! Une dépression. C'est ce que vivait Amandine.
Elle rêvait,depuis toute petite. Elle souhaitait être une princesse ,une rock star adulée, une élève studieuse... Amandine rêvait sa vie et une part d'elle-même croyait encore à ses rêves. C'est cette part qui l'empêcha de renoncer à son dernier rêve.
Un enfant ! Amandine voulait un bébé et rien au monde ne lui enlèverai ce rêve!
Rien, si ce n'est les médecins, la nature, la malchance. C'est ça faute à lui, pas-de-chance, le vaurien, l'imbécile qui la rend stérile. Mais peut importe, d'autre on entendue ce diagnostique et sont sortie glorieuse de leur combat, elle y parviendra aussi.
En autodidacte consciencieuse la jeune femme répertoria tout les éléments qui pouvait entraver la fécondité. Elle se mis au régime, arrêta de fumer, se mit au sport et suivi scrupuleusement un traitement hormonal très lourd qui devait lui permettre d'ovuler. Durant dix longue années elle s'imposa une hygiène de vie redoutablement seine. Malgré ses efforts pas le moindre signe de bébé.
Ce n’était pas si simple, Amandine le savait mais refusait de renoncer. Elle concéda aux médecins inquiets une pause, pour donner à son corps de meilleur chances de réussite, plus tard. C'est durant cette pause qu'elle découvrit, extasié, les joies de la maternité. Elle appréciait chaque instant, des nausées au premier coups de bébé. Ces neuf mois furent les plus heureux de son existence.Elle rêvait de son bébé. Comment serait son nez? Sa bouche? Serai-ce une fille ou un garçon? Quel prénom lui donnerai- t-elle?
Puis vint le moment de découvrir enfin ce petit être tant attendu. L'accouchement se passa sans heurt et la sage femme posa sur le ventre d'Amandine une petite fille magnifique qui plongea la jeune mère dans un trouble profond.
Que de sanglots maîtrisé au fond de sa gorge. Le vide immense qui l'envahi à l'instant même où son enfant tant désiré quitta égoïstement le nid douillet qu'elle avait installé au plus profond d'elle-même était à la fois incompréhensible et intolérable.
À l’intérieur de son esprit, réfugiée en elle-même, Amandine cherchait à comprendre. Mais aucune explication ne lui vînt à l'esprit.
Sa fille quémandait, affamée le sein nourricier mais seul les larmes et le dégoût venait aux lèvres d'Amandine. La petite bouche goulue de son bébé l’écœurait et bien au-delà de ce dégout c'est elle-même que la jeune femme détestait. Elle se haïssait de ne pas savoir être mère, de ne pas vouloir de cet enfant qu'elle avait pourtant tellement rêvé.
Les semaines passant la mère et la fille ne parvenaient pas à s'apprivoiser. Incomprise par son mari, ses parents et ses proches, Amandine se forçait à s'occuper de l'enfant. Lui donnant le biberon, lui changeant ses couches et la plongeant dans un bain à température idéal. Elle se comportait en mère consciencieuse mais n'avait jamais un geste tendre, jamais un bercement ou un baiser à déposer sur le front délicat de sa fille.
Décidée à sortir de ce jeu de rôle qu'elle s'imposait en secret, Amandine décida de parler de ce qu'elle ressentait à son médecin. Elle connaissait le baby blouse mais refusait d'admettre la réalité. Penchée sur sa conscience elle vînt à se poser cette question :
Est ce que vouloir un bébé signifie forcément vouloir être mère?
À vrai dire, c’est une question qui venait beaucoup trop tard !
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