Je m'étais déjà trop attardée sur cet incident sans conséquence aucune sur ma vie. ( Du moins le pensais – je ) Il me fallait à présent reprendre ma route et sans tarder, mon train ne m'attendra certainement pas. ( C'est étrange d'ailleurs cette façon que nous avons de nous approprier les choses. Je dis « mon train » comme si le fait que je monte dedans en faisait ma propriété. Bref passons, je n'ai pas non plus le temps pour ça.). En longeant le quai je m'interrogeait, naïvement c'est certain, sur l'importance d'une vie aux yeux d’individus portés par une foule. Il m'est apparu qu'au lieu de nous pondre des études pseudo – savante sur l'allaitement et ses conséquences sur les caries de nos bébés - sans - dents, les sociologues aurait là un sujet passionnant.
Car enfin je venais de partager mon espace vital avec divers personnes dans un métro bondé, sans qu'aucune , dans les va – et – viens des stations, ne s'inquiète ou ne s'excuse des divers pieds écrasés, coups de coude, pelotage en tous genre que j'avais eu à subir. On ne peut pourtant pas dire que je passe inaperçue. Car c'est en fait une hantise pour moi que d'être bousculée, piétinée, écrasée sous le poids d'une foule sans cœur, aplatie en somme, comme ce pauvre Tom que Jerry transforme en crêpe sans aucun scrupule. (Notez que ce chat n'a a faire qu'à une sourie, je vous parle moi d'une foule). Aussi je m'habille toujours de façon bien visible lors de mes divers déplacements en transport en commun. De plus une femme en rouge dont le tour de taille passe du simple au triple selon qu'on la voit de profil ou de face ça ne passe pas inaperçue !
J'avançais donc le long du quai, à bonne distance des bandes de sécurité ( phobie oblige), toute à mes pensées lorsque un groupe de trois hommes cravatés, rasé de prêt, cartable à la main, se précipitent sur les porte du wagon.
Afin d'atteindre se point stratégique, qui consiste à parvenir en première place dans un train dont les places numérotées sont attribuées lors des réservations, le petit groupe n'a pas hésité à me bousculé sauvagement, manquant de peu de me faire plonger sur les rails voisins. Fort heureusement ma bonne étoile veillait et m'envoya illico un charmant contrôleur pour me rattraper. ( Les sociologues pourrait d'ailleurs se pencher aussi sur cette histoire de bonne étoile, il y a certainement beaucoup à apprendre sur leur us et coutumes et certainement aussi sur leur mode de sélection. Car enfin qui mérite une bonne étoile, qui non … il faudrait quand même creuser.) Revenons un peu à la foule donc. Bien sur ce « mini - attroupement » sur les portes déclencha immédiatement un mouvement de foule. Heureuse de la protection que m'offrait le contrôleur, je constatais, en observatrice impartiale, les comportements. Je vis des bras qui poussent, des jambes qui trépignent, la pression de dizaines de personnes portée sur le seul groupe devant les portes. ( Voilà bien un motif pour s'y précipiter). Je constatais surtout qu’a fin de s'agglutiner ainsi, la foule des passagers empruntait tous les passages possibles. Écrasant au passage les plus fragile, mais à aucun moment je ne fut bousculée. Je me trouvais pourtant au milieu du quais; aux côté de mon sauveur en uniforme. C'est l'uniforme qui me protégeais de la foule. Car dans sa folie animal, emportés par la foule, l'homme garde tout de même juste assez d'idée clair, pour pouvoir voyager.
Une fois le plus gros des passagers installés, j'entrais dans le wagons où je m'installais, soulagée, de pouvoir enfin me reposer. Les voyageurs semblaient tous très serein, calme et posés. Je trouvais étrange de parvenir à tant de calme en si peu de temps et j'avais soif. Très soif à vrai dire trop soif et en buvant dans ma bouteille d'eau la mémoire me revint. Je devais jeter cette bouteille avant de monter dans le train. Je voulais la jeter après l'avoir offerte à l' étudiant du métro. Et pendant qu'il buvait je tenais sa cigarette, j'en avais même fumé!
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