Titre : Blue Gene
Auteur : Joey Goebel
Edition : Eloïze d'Ormesson
4ème de couverture :
Quelque part au fin fond des États-Unis, Blue Gene, 27 ans, tatouages, coupe mulet, tongs noires et chaussettes blanches, gagne sa croûte en vendant ses jouets au marché aux puces. Un brin rebelle, joyeusement immature, cet excentrique n'est autre que le mouton noir de la dynastie Mapother. Lorsque ces magnats du tabac décident de réaliser un rêve et de briguer le Congrès, leur loser de fils est appelé à la rescousse : avec dans leur camp ce fervent patriote, fana de catch et de bière, ces conservateurs bon teint empocheront les voix du peuple, à coup sûr.
Cruelle sans être violente, cette comédie politique est l'expression de la contre-culture enjouée.
Mon avis :
Entre les "cols blanc" forcément blancs, cultivés, travailleurs et les "cols bleu" évidement colorés, illettrés et fainéants, Joey Goebel nous parle d'une Amérique, raciste, homophobe, misogyne mais patriote en général.
Habituellement je n'aime pas les scénarios ventant la surpuissance du sauveur américain sans qui le monde tournerai surement carré. Ici nous avons une histoire américaine où les protagonistes sont, pour la plupart , certain d'être les héros du monde. A l'image de Josh Balsam, personnage un peu dérangé, complètement patriote, noir, raciste et violent.
D'un autre côté nous avons une pléiade de personnages, riches et donc catholiques, cultivés, accablés d'un complexe de supériorité démeusuré, tel Henri Mapother, richissime propriétaire d'une usine de tabac, adepte des complots en tous genre. Cet homme ne comprend pas que le "petit peuple" ai le droit de vote, ils ne sont, selon lui, pas suffisement intelligent pour voter.
Enfin un certains nombres de rebelles viennent complétés le tableau, adepte du grand complot américain, aux idéaux utopiques et aux discours adolescents. Leur leader c'est Blue Gene: un mulet sous sa casquette, des tongs noir sur des chaussettes blanches, un ventre à bière et une allure volontairement clocharde. Nul autre que Eugène Mapother, fils de Henri et frère de John Mapother qui a grand besoin de sont étrange petit frère pour récupérer les "voix du peuple".
Entre les secrets de famille, les complots, les coups bas, on découvre l'histoire d'une famille américaine des années 80. Une famille à la Ewing dans une nation bien plus proche de la réalité que ne l'étais l’Amérique de Dallas, évidemment exagéré n'en doutons pas.
Je suis passée par toute une palette de sentiments concernant Blue Gene. D'abord le dégoût envers un homme si peu soigneux, vulgaire, naïf et visiblement homophobe, puis la pitié pour celui qui avait tout et à tout perdu pour vivre une histoire d'amour. Passant ensuite par la tristesse pour son histoire, la colère de le voir traiter certaines personnes de la mauvaise façon simplement parce qu’il n'obtient pas d'elles ce qu'il veut et enfin je me suis dit : c'est un homme comme les autres! Peut être un peu immature, certainement naïf mais généreux et surtout paumé. Il cherche sa place dans le monde , il fait confiance aux gens, il souffre, il aime, il rit. Finalement je l'aime bien, malgré ses défauts mais surtout pour ses qualités.
Je regrette cependant le côté très adolescent dont ce personnage est affublé. Lui comme Jacquie ont passé la vingtaine, cependant leurs dialogues semblent ceux d'adolescents pré-pubert, tourmentés par leurs hormones bien plus que par la politique qui est tout de même au coeur de l'ouvrage et dans laquelle ils s'impliquent amplement. Cela créer un décalage dérangeant je trouve dans la lecture du roman.
En bref:
Un roman décalé mais passionnant. J'aime.
Dans la presse :
Les Inrocks - Emily Barnett (18 mai 2011)
Joey Goebel conforte dans l'idée que la littérature américaine a encore quelques sales gosses à son arc, une série de trublions prêts à en découdre avec l'ordre établi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire